#Chez Yvonne

Texte intégral du podcast

5 épisodes de la Série « L’économie autrement » pour découvrir l’association #Chez Yvonne et son tiers-lieu numérique en pays de Moncontour.

Podcast diffusé sur les ondes des radios de la Corlab en mars 2021.

Épisode 1

Aujourd’hui André Fourchon, ancien maire de Moncontour, et Véronique Duch, animatrice du tiers-lieu nous présentent l’histoire de #Chez Yvonne.

Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne

André Fourchon : André Fourchon, ancien maire de Moncontour, je suis un Moncontourais d’origine qui a passé toute sa carrière en région parisienne et revenu à la retraite, où j’ai intégré le conseil municipal pour un mandat de six ans. Et le mandat suivant, je suis devenu maire suite à la démission de l’ancien maire, et ce, pendant quatre ans, ce qui m’a amené à participer de très près à cette opération #Chez Yvonne. Comme je disais précédemment, en étant dans le conseil municipal premier mandat, j’étais à la commission travaux, donc je surveillais un peu tout ce qui se passait dans Moncontour et j’ai vu arriver la fibre. Ça peut paraître un peu surprenant, mais ça fait une petite dizaine d’années que la fibre est arrivée au central téléphonique régional qui se situe dans un local qui est derrière l’église, en plein centre-ville.
Et de là est partie l’idée de se dire (Moncontour, c’est Moncontour 48 hectares, des possibilités de développement économique très faibles), qu’il était judicieux de s’intéresser à cette nouvelle technologie. Et assez rapidement, on a eu des débits Internet intéressants.
Ensuite, on a discuté avec un néo-moncontourais, Christophe Orso, qui a installé sa société Coma Point à Moncontour et qui a une activité de création de logiciels, notamment sur la gestion des éclairages publics. On est devenus amis et on a commencé à élaborer un projet pour voir si on ne pouvait pas aménager un bâtiment, voire une partie de bâtiments pour attirer des start up à l’origine. Et le projet était “MC2 Moncontour, cité connectée”.

Véronique Duch : Je suis Véronique Duch, l’animatrice de Chez Yvonne. De “MC2”, c’est passé à #Chez Yvonne grâce aux premiers bénéficiaires de l’aide de #Chez Yvonne. Pour la petite histoire, c’est passé de ce projet de start up à un projet pour toucher un plus grand public, et notamment les personnes qui ont des difficultés à utiliser les outils numériques, Internet. Au début, beaucoup plus ciblé pour les personnes âgées. Et c’est notamment là où il y a une rencontre avec une Moncontouraise qui s’appelle Yvonne Poilbou, qui, face à des problèmes de télévision, est passée à du tout numérique avec une box Internet, une tablette et donc la liberté que ça apporte.
Et suite à ce premier échange, plutôt que de garder le nom “MC2”, nous sommes passés à #Chez Yvonne en hommage à cette personne.

Générique
Ce reportage a été réalisé par la CORLAB, retrouvez-le en podcast sur corlab.org.


Épisode 2

Rencontre avec Sylvaine Alnot, professionnelle qui nous présente son expérience au sein du tiers-lieu.

Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.

Sylvaine Alnot : Je suis Sylvaine Alnot, depuis dix ans sur le pays de Moncontour, à Hénon exactement, et j’ai cofondé un éco-lieu avec mon conjoint, qui s’appelle “La Pâture es Chênes”. On propose des formations à la permaculture, entre autres. Je recherchais un lieu pour pouvoir m’isoler, pour travailler plus efficacement et donc, jusque là, j’allais plutôt sur Saint-Brieuc. Et donc là, l’opportunité de rejoindre #Chez Yvonne tombait vraiment à pic au moment où je voulais réduire mes déplacements. Donc, je suis désormais coworkeuse et j’utilise quelques demi journées ou journées à la semaine pour venir travailler, pour remettre à jour mon site Internet, la communication mail, tout ce dont une entreprise a besoin administrativement, etc. Et à côté, depuis quelques mois, j’ai rejoint bénévolement l’association pour justement appuyer cette notion de tiers lieux et pas que numérique. Tout ce qui est aussi dynamique sociale et de transition. Donc, on a plein d’idées en création, comme par exemple un repair café : un espace pour bricoler, apprendre à bricoler et devenir autonome avec les outils du quotidien pour réparer chez soi. En tant qu’entreprise, j’ai bénéficié du service. J’ai été reçue par Véronique et Christophe. J’avais un besoin de découverte des outils de visioconférence pour développer des activités d’ateliers en ligne. J’hésitais entre divers outils et je n’avais pas les compétences ou les connaissances. Donc du coup, j’ai été guidée par leurs compétences. Et j’avais aussi un besoin par rapport à l’utilisation de LinkedIn, qui est donc le réseau social des entrepreneurs pour les entrepreneurs. En fait, c’est un B to B. Et donc, voilà, on a passé une demi journée ensemble pour faire le point sur ça et j’ai eu des conseils aussi pour développer tout ce qui est vidéo pour communiquer sur ce qu’on fait, sur notre lieu, etc. C’était super intéressant.

Véronique Duch : On avait un souci pour le lieu qui était en fait de permettre un accès 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 aux télétravailleurs et à toute personne qui voulait réserver l’espace. Et on a permis à une start-up de se développer. Laquelle a travaillé pour #Chez Yvonne, pour développer un système de réservation qui s’intègre sur un site Internet qui génère des codes à usage unique une fois que la personne a réservé. Et qui permet du coup l’accès au lieu le dimanche, les jours fériés et les vacances grâce à un boîtier extérieur. #Chez Yvonne, par son aspect coworking et télétravail s’est rapproché d’un réseau breton qui se développait, qui s’appelle le réseau Bretagne Coworking. Et ils sont particulièrement intéressés par cette technologie, puisque c’est le souci : “que faire pour accueillir facilement le public ?” et gérer les trousseau de clés, gérer les encaissements et tout ça. Donc, c’est une petite histoire aussi de #Chez Yvonne.

Sylvaine Alnot : C’est un outil super pratique, donc moi, je l’utilise. Je réserve sur le site Internet #Chez Yvonne, mon créneau demi-journée, journée. Je paye en ligne et je reçois un code, soit un lien vers une application pour ouvrir la porte. Et du coup, je suis autonome avec mon téléphone portable ou le code pour entrer et je peux me décider le matin pour l’après-midi, par exemple, pour venir bosser en dernière minute sur le lieu. C’est très confortable pour gérer son planning en tant qu’entrepreneur aussi, selon les besoins.

Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez le en podcast sur corlab.org.


Épisode 3

Véronique Duch, animatrice au sein du tiers lieu et Patrice Hénaff, directeur du pôle Rich’ESS, nous parlent de l’aide mise en place face à la digitalisation des services publics.

Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.

Véronique Duch : Pour aider les gens à la digitalisation des services publics, nous nous sommes tournés vers une autre association briochine dont une antenne est à Saint-Brieuc qui s’appelle Familles rurales. Pour une raison pratique, c’est qu’ils ont des médiateurs numériques. Ce sont des personnes habilitées à venir travailler sur les différentes plates-formes des services administratifs en ligne, ce qui a permis de mettre en place cette permanence tous les derniers mercredis du mois, le matin, qui a lieu dans une partie privatisée de l’association. Et là, ce sont des personnes vraiment assez locales pour le moment qui viennent nous voir. Mais au niveau des tranches d’âge, c’est assez intéressant de voir que ça peut être autant des personnes qui ont une petite cinquantaine d’années comme des personnes beaucoup plus âgées. Et les thématiques abordées sont larges. Ça peut être pour travailler à la recherche d’emploi, mais ça peut être aussi la caisse de retraite, beaucoup les comptes Amélie de la Sécurité sociale, qui est souvent une question qui revient.

Patrice Hénaff : Patrice Hénaff, directeur de Rich’ESS, le Pôle d’économie sociale et solidaire du pays de Saint-Brieuc, et enfant de Moncontour, né à Moncontour et habitant de Moncontour. Sur les problématiques de e-administration il y avait un vrai enjeu puisqu’à partir de 2021, on passait au tout numérique : les feuilles d’impôts, toutes ces choses-là, et c’est vrai que c’est là qu’on a senti qu’il y avait un vrai besoin. Et puis surtout, des peurs de la part des gens de ne pas être en capacité de gérer ça. Notre première réaction, ça a été déjà de les accompagner sur les demandes d’urgence et après, on s’aperçoit qu’il y avait plein d’ateliers à mettre en place derrière sur ces problématiques de e-administration. Et en même temps, on a embauché pendant plusieurs mois aussi une personne qui était en Master 2 TEF (technique de l’enseignement et de la formation) et qui nous a aidé à construire des contenus numériques pour des personnes éloignées du numérique qu’on a pu expérimenter pendant quelques mois et qu’on est aujourd’hui en train d’améliorer et de peaufiner en fonction des réalités des besoins locaux.

Véronique Duch : Clairement, ce que Patrice vient d’expliquer, c’est une formation à destination des plus de 60 ans retraité.e.s, complètement gratuite. Et cette fois ci, c’est #Chez Yvonne qui sort des murs vu que la formation se déroule dans des communes qui accueillent. C’est une formation avec un groupe d’une dizaine de personnes et sur huit séances (donc huit semaines), sur deux heures et demie.

Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez-le en podcast sur corlab.org.


Épisode 4

André Fourchon, Patrice Hénaff et Véronique Duch nous parlent des évènements réguliers organisés au tiers lieu et en quoi ces évènements permettent que le projet #Chez Yvonne s’inscrive dans la durabilité.

Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.

Patrice Hénaff : On avait mis en place des animations expérimentales pour voir un peu ce qu’on aurait pu offrir en termes de services par la suite. Ce sont des événements réguliers, on parlait notamment de Repair Café tout à l’heure, mais il y avait des choses et des actions à mettre en place autour de l’imprimante 3D,… André Fourchon pourra vous en parler mieux que moi puisque c’est aujourd’hui un adepte de l’imprimante 3D.

André Fourchon : J’ai toujours été intéressé par ces nouvelles technologies. Je fais partie d’une génération qui a vu arriver la bureautique. Moi, ça m’a toujours intrigué et lorsque j’ai lu un article dans Ouest-France, qu’il y avait une démonstration d’imprimantes 3D au FabLab du Légué, je me suis dit : “imprimante 3D, qu’est ce que c’est que ce truc?” Donc, j’ai tout de suite été voir et j’ai acheté une imprimante 3D et je me suis lancé dans des impressions 3D. C’est quelque chose de très intéressant. L’imprimante 3D par elle même, ce n’est qu’un appareil qui produit, donc qui permet de réaliser des objets. Mais le grand intérêt, c’est de maîtriser les logiciels qui permettent de créer ses propres pièces et avec un côté ludique, mais qui serait accessoire, dans un premier temps, d’imaginer des pièces pratiques utiles dans la vie de tous les jours et de les dessiner. C’est ça la partie un peu difficile à appréhender. L’imprimante par elle même, c’est un achat, point barre. Donc, #Chez Yvonne, était au courant de mes lubies, (enfin, hobbies c’est mieux), et m’a demandé si j’étais d’accord pour faire une présentation de l’impression 3D. Je pense que ça surprendra beaucoup de personnes.

Patrice Hénaff : Ce dont vient de parler André, c’est une dimension très forte du projet. C’est à dire que ce n’est pas un projet avec plein de professionnels experts qui vous expliquent le numérique. C’est chacun d’entre nous qui peut, à un moment donné, apprendre quelque chose à l’autre. C’est la formation par les pairs. C’est ça qui est intéressant et c’est ce qui va faire que ce projet va être durable et va vraiment s’inscrire dans le territoire et sera totalement différent de ce qui pourra se passer à 20 ou 30 km. Et c’est ça qui est important.

Véronique Duch : Et on a vraiment envie que ça soit quelque chose, de montrer que cette technologie peut être joyeuse, communicatrice, qui nous permet d’échanger. Et donc, pour l’instant, on met un frein à ses activités où on pourrait accueillir un grand nombre de personnes, mais on veut continuer cet aspect ludique et on instaure sur les réseaux sociaux des enquêtes pour susciter le questionnement, les échanges, le débat sur plein de sujets.

Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez-le en podcast sur corlab.org


Épisode 5

André Fourchon, ancien maire de Moncontour, dresse un bilan de l’avancé du projet #Chez Yvonne.

Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.

Véronique Duch : Le lien avec la municipalité ne s’est pas arrêté avec André Fourchon. Aujourd’hui, la nouvelle municipalité qui s’est installée est tout aussi bienveillante et continue à nous suivre. Et même aux alentours, l’idée de créer des espaces similaires parents ou apparentés à #Chez Yvonne, émerge auprès de différentes municipalités. Et ce qui fait qu’ils viennent nous voir, ou nous allons les voir, pour échanger sur ce projet et leur permettre eux aussi de développer leur #Chez Yvonne.

Patrice Hénaff : Notre charte graphique a été réalisée dans le cadre d’un projet tutoré avec l’IUT Infocom à Lannion, et j’en profite pour remercier Bruno Hindahl, qui était le prof référent. Et puis les filles qui ont bossé sur le projet parce qu’on a une charte graphique aujourd’hui, qui est vraiment hyper moderne, hyper dynamique, qui respire la joie, comme tu disais, et reflète super bien le projet. Et ça, c’est important de le dire.

Véronique Duch : Et la salle est aux couleurs du logo. Et donc, du coup, c’est très coloré. C’est très clair et on y est bien, c’est confortable.

André Fourchon : La vision que j’ai des choses c’est que l’idée de départ était enthousiasmante et après il faut qu’elle suive son rythme. Et comme c’est très long à mettre en place, on voit des moments de désespoir où on se dit qu’on y arrivera jamais.

Véronique Durch : La situation sanitaire actuelle ne nous aide pas.

André Fourchon : Là c’est l’état actuel des choses, mais c’est un projet qui remonte quand même à trois, quatre ans. Donc, on n’était pas dans le Covid à l’époque. On a quand même un décalage important, je le dis comme je le pense. Et moi, je trouve que c’est quelque chose de très bien, c’est le lien entre une cité comme celle de Moncontour, un patrimoine dit exceptionnel. Mais à part ça, qu’est ce qu’on peut faire? Pas grand chose. Et on est parti sur quelque chose de complètement décalé et que ça aboutisse maintenant que ça vive, ça, c’est super ! Je suis ravi que ça prenne cette tournure là. Et lorsque vous parliez de charte graphique et des couleurs de la déco de ces pièces, si on était resté seul dans notre coin, ça aurait jamais été ça. C’est le fait que Christophe ait dit : ” si on fait un espace comme ça, on fait appel à une architecte d’intérieur !” Il connaissait bien les espaces de coworking, et nous a dit “voilà ce qu’il faut faire” et on n’aurait jamais pensé à ça. Jamais. Donc, c’est vraiment la mixité de l’ancien et du moderne. Et ça, c’est super chouette.

Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez-le en podcast sur corlab.org.