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– Vulnérabilités et libertés –

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Découvrez une compilation de références filmiques et bibliographiques sur la thématique Vulnérabilités et Libertés : des ressources complémentaires pour élargir nos réflexions sur le sujet, en lien avec l’actualité ou pour prendre un peu de recul historique et théorique sur les questions sociales et sociétales que cela soulève.

Revue de presse réalisée avec la contribution des Centres de Ressources Pédagogiques et Documentaires d’Askoria.

OUVRAGES

ACCUEILLIR LA VULNERABILITE : APPROCHES PRATIQUES ET QUESTIONS PHILOSOPHIQUES
DOAT, David, (Dir.); RIZZERIO, Laura, (Dir.)  – Toulouse : Érès, 2020. – 252p. – (Espace éthique (Érès))
Depuis quelques années, un nouvel humanisme, une éthique et un droit de la vulnérabilité sont en train de naître sous nos yeux. Mais qu’est-ce que la vulnérabilité ? Pourquoi cette idée prend-elle tant d’importance aujourd’hui dans les débats politiques, juridiques, philosophiques et éthiques ? Comment comprendre qu’une politique de protection des personnes vulnérables puisse devenir aussi source d’exclusion, voire de restriction des droits ? Fruit d’un travail entre chercheurs et acteurs de terrains engagés dans les domaines du droit, de la psychanalyse, de la santé, de l’éducation et du travail social, cet ouvrage resitue la notion de vulnérabilité dans son contexte d’apparition historique, culturel et philosophique. Il soulève les problèmes et les opportunités que pose son usage dans le champ social. Tout en évitant le piège d’en faire l’éloge, les auteurs analysent à quelles conditions une prise en compte renouvelée des vulnérabilités en société peut être vue comme une bonne nouvelle.
A quoi sert la vulnérabilité ? Enjeux éthiques et politiques d’un concept émergeant (p.29 à 66)
Depuis une trentaine d’années dans le monde anglo-américain, un peu moins en terre francophone, la notion de vulnérabilité est venue s’imposer comme un incontournable dans la réflexion philosophique. On peut voir émerger cette notion, dès les années 1980, aussi bien dans le contexte de la bioéthique internationale – en particulier européenne – que dans la littérature consacrée à l’éthique du care. Récemment, l’idée de vulnérabilité a également été utilisée par des auteurs comme Martha Nussbaum, Axel Honneth, ou encore Judith Butler. En France, elle fait l’objet d’une nouvelle attention autour de la reprise des travaux de Levinas notamment et dans les réflexions portant sur la relation de soin. L’idée de vulnérabilité a aussi acquis une certaine popularité en sociologie ou dans le domaine du travail social, où elle vient supplanter ou compléter d’autres notions, comme celles de précarité ou d’exclusion.
Même si elles se constituent dans des contextes différents et si elles sont portées par des auteurs de tradition parfois très éloignée, ces réflexions autour de l’idée de vulnérabilité possèdent toutefois une certaine homogénéité. Cela tient d’abord au fait que les auteurs se citent les uns les autres ou utilisent les mêmes références – rares sont les travaux sur la vulnérabilité qui ne renvoient pas d’une manière ou d’une autre aux éthiques du care ou à la pensée de Levinas. Mais cette homogénéité tient aussi à une autre raison. Tous les travaux menés autour de la vulnérabilité, aussi différents qu’ils puissent être par ailleurs dans leur contenu et leurs intentions, possèdent un point commun : ils visent à interroger une certaine manière de concevoir l’être humain ou la personne et les façons de penser la morale et le politique associées à cette conception…


AGIR EN SITUATION DE VULNERABILITE
CHATEL, Vivianne; SOULET, Marc-Henry . – Québec : Presses de l’Université Laval, 2003. – 214p. – (Sociologie contemporaine (Presses de l’Université Laval)
La mise en lumière des processus d’exclusion et l’extrême centration des intérêts sur cette question ont paradoxalement ouvert la voie à l’analyse sociologique en deux directions : les modalités de survie en un univers de démunition et les mécanismes d’inclusion à partir d’une position fragilisée. Cet ouvrage s’efforce justement de défricher les rapports entre vulnérabilité et action. Partant de l’idée selon laquelle la vulnérabilité exprime une des logiques centrales des sociétés actuelles, il s’attache en effet à comprendre en quoi une situation de vulnérabilité influe sur la nature de l’agir.
Car agir en de telles conditions pose problème, pratiquement bien sûr, mais théoriquement aussi. Quelles sont les modalités par lesquelles se concrétise un agir quand les conditions d’un agir « ordinaire » sont rompues ? Quelles ressources mobiliser, et comment les mobiliser, en état de déprivation matérielle et symbolique ? Quelles alliances passer et quels soutiens trouver en condition d’inégalité structurelle et en l’absence de possibilité de réciprocité ? Comment reconstruire l’expérience sociale lorsque celle-ci a été défaite ?

AGIR SUR LES VULNERABILITES SOCIALES : LES INTERVENTIONS DE PREMIERES LIGNES ENTRE ROUTINES, EXPERIMENTATIONS ET TRAVAIL A LA MARGE
LEVY-VROELANT, Claire; JOUBERT; Reinprecht, Christoph  – Saint-Denis : Presses universitaires de Vincennes, 2015. – 361 p. – (Culture et société (Presses universitaires de Vincennes)
Grâce à des enquêtes menées non pas sur, mais avec des travailleurs sociaux, cet ouvrage donne à voir très concrètement comment les vulnérabilités sociales circulent, se renforcent ou s’atténuent.
Partie III : La vulnérabilité comme métaphore (p.183 à 306)
Malgré l’ambiguïté de toute catégorie conduisant à classer les personnes rencontrant des difficultés et à leur fixer des attributs, la notion de vulnérabilité nous est apparue comme particulièrement éclairante tant dans ses usages par les politiques publiques que par la compréhension et la déclinaison qu’en font les intervenants. La complexité des problématiques auxquelles il faut aujourd’hui faire face a épuisé les terminologies utilisées jusqu’ici, la dernière en date étant celle d’exclusion, laissant un vide, un impensé, et renvoyant les professionnels démunis vers leur métier et leur institution. Pourtant ceux-ci sont engagés dans une mission particulière qui suppose de pouvoir agir sur les situations de détresse et les injustices sociales. Si, comme nous l’avons vu, la notion de vulnérabilité allie le flou avec la polysémie, son intérêt tient dans l’ouverture d’un espace de compréhension et d’interprétation qui a l’avantage de partir de problématiques très particulières, marqueurs forts des fragilités que connaissent les plus démunis, pour interroger plus largement les institutions, les professionnels et la société dans son ensemble. Le cancer, après la tuberculose, puis le sida, ont pu être analysés comme métaphore de notre humanité, de notre rapport à la mort et du traitement que la société fait subir aux personnes touchées (Sontag 2005). Une métaphore permet de faire le lien entre ce qui se passe aux marges et la nature du centre, elle permet aussi de mieux appréhender les paradoxes qui peuvent obscurcir la compréhension des enjeux…

COMMENT PENSER L’AUTONOMIE : entre compétences et dépendances
Sous la direction de Marlène Jouan et Sandra LAUGIER, 2009, 472p. – Presses universitaires de France
Autonomie individuelle et moi social, John CHRISTMAN (p.169 à 201)
À chaque nouvelle étape de l’évolution de la théorie démocratique libérale, le sujet autonome a en grande partie maintenu son statut de pivot de la réflexion sur la justice, et ce malgré les attaques virulentes et multiformes subies par cette tradition de pensée ces dernières décennies. Néanmoins, la réflexion en est peu à peu arrivée à inclure la présupposition que le moi individuel qui fait preuve d’autonomie ou y a droit se constitue socialement par le biais de mécanismes profonds et complexes. Ces dernières décennies, donc, l’idée vieille de deux cents ans selon laquelle le sujet politique individuel se définit sans référence à ses relations sociales et à ses valeurs relationnelles s’est vue happée par les notions concurrentes d’un moi pleinement social, défini et construit par sa place au sein d’une dynamique subtile de matrices interpersonnelles, sociales et historiques.
Les modes de théorisation de cette conception du moi social varient de façon complexe selon qu’ils viennent de tel ou tel courant de pensée, ainsi que selon les éléments de la personne, de la subjectivité ou de l’identité qu’ils mettent en jeu. De nombreux courants de la pensée féministe ont par exemple insisté sur le rôle irréductible que les relations d’intimité et de soin jouent dans la construction du concept de moi pour la plupart des gens sinon pour chacun d’entre nous, et pour le moins à certains moments donnés de notre vie (dans l’enfance ou la vieillesse notamment). Dans un registre différent, mais certes pas incompatible, la politique de la reconnaissance, fondée dans l’idéalisme et le romantisme allemands, s’est orientée, dans le sillage de la politique…


EMPOWERMENT ET INTERVENTION : développement de la capacité d’agir et de la solidarité
NINACS, William A., Auteur . – Québec : Presses de l’Université Laval, 2008. – XIV-140 p. – (Travail social (Presses de l’Université Laval)
Ce livre vise à apporter un éclairage nouveau aux personnes engagées de façon professionnelle et personnelle dans la lutte contre la pauvreté. Une première partie permet de s’attarder à la définition de l’empowerment, ses fondements, ses composantes et les différents niveaux à partir desquels il est possible de l’appréhender. Le chapitre 1 présente les fondements de l’empowerment et en quoi il s’agit d’une alternative viable. Le chapitre 2 s’attarde plus particulièrement à l’empowerment individuel, le chapitre 3 à l’empowerment communautaire et le chapitre 4 à l’empowerment organisationnel. Une deuxième partie concerne plus spécifiquement l’intervention. Le chapitre 5 présente les différents modèles d’intervention axés sur l’empowerment alors que le chapitre 6 aborde différents enjeux liés à ce type d’intervention auprès des individus et en organisation communautaire. Globalement, cet ouvrage appelle à une vision renouvelée de l’intervention auprès des personnes vivant en situation de pauvreté dans une perspective de justice sociale.


ENFANTS ET FAMILLES VULNERABLES EN PROTECTION DE L’ENFANCE
BOUTANQUOI, Michel, (Dir.); LACHARITE, Carl, (Dir.) . – Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 2020. – 259p.
L’ouvrage dirigé par Michel Boutanquoi et Carl Lacharité reprend les interventions d’un colloque réalisé à Besançon en juin 2017 sur la question de la vulnérabilité et ses rapports à la protection de l’enfance. Les quatorze chapitres sont rassemblés en deux parties. La première, « Penser la vulnérabilité », développe l’analyse des perspectives théoriques divergentes à partir desquelles s’est élaborée la notion de vulnérabilité. La seconde, « Penser la vulnérabilité dans les recherches en protection de l’enfance », fait le point sur les pratiques concernant une grande diversité de pays (France, Québec, République tchèque, Italie, Espagne, Portugal…) et touchant à de multiples aspects de la protection de l’enfance. Elle revient, elle aussi, sur les différentes façons de concevoir la vulnérabilité, car non seulement celles-ci ne sont pas univoques, mais elles renvoient à des positionnements éthiques, politiques et pratiques différents.

DE LA GRANDE EXCLUSION AU POUVOIR D’AGIR RETROUVE : le journalyseur
LE FLOCH, Carole, Auteur; SAINT-HONORE, Catherine, (Préf.) . – Paris : L’Harmattan ; Paris (Paris) : Les Presses de Parmentier, 2021. – 203p.  – Recherches en action (L’Harmattan)
Malgré une enfance chaotique, bercée par l’alcool et la violence, qui ont marqué aussi sa vie de femme, refusant de croire dans la fatalité, « la participation » comme posture et pratique l’a aidée à s’en sortir. L’auteure démontre, pas à pas, comment on peut se relever et réapprendre à vivre malgré des coups durs laissant des séquelles profondes. Elle tente d’illustrer les vertus du savoir expérientiel, son pouvoir de rendre les êtres semblables. Les expériences vécues, aussi destructrices soient-elles, peuvent servir à se reconstruire.

LA GRANDE VULNERABILITE : fin de vie, personnes âgées, handicap : esquisse d’une éthique de l’accompagnement
PANDELÉ, Sylvie, Auteur; FIAT, Éric, Préfacier, etc. . – 2e éd. revue et augmentée. – Paris : Seli Arslan, 2010. – 187p. – (Penser l’action sanitaire et sociale (Seli Arslan)
Malgré une enfance chaotique, bercée par l’alcool et la violence, qui ont marqué aussi sa vie de femme, refusant de croire dans la fatalité, « la participation » comme posture et pratique l’a aidée à s’en sortir. L’auteure démontre, pas à pas, comment on peut se relever et réapprendre à vivre malgré des coups durs laissant des séquelles profondes. Elle tente d’illustrer les vertus du savoir expérientiel, son pouvoir de rendre les êtres semblables. Les expériences vécues, aussi destructrices soient-elles, peuvent servir à se reconstruire.

PENSER L’HUMAIN VULNERABLE : de la philosophie au soin
JOUSSET, David, (Dir.); BOLES, Jean-Michel, (Dir.); JOUQUAN, Jean, (Dir.) . – Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2017. – 325p. – (Essais (Presses universitaires de Rennes)
D’où provient la multiplication des discours sur la vulnérabilité humaine et que faut-il en penser ? Issu d’une recherche multidisciplinaire, cet ouvrage propose les clefs pour comprendre l’origine de cette notion et les principaux modèles qui l’utilisent. Analyse sociologique des nouvelles formes de fragilités sociales, formation d’un droit des personnes vulnérables, regard anthropologique et politique sur l’usage de ces catégories sont autant d’éléments essentiels pour la compréhension de notre époque dans ses mutations profondes.
Le parti pris est ici de ne pas se satisfaire d’une recension de ces multiples voix de la vulnérabilité mais d’explorer la vulnérabilité sous trois perspectives rigoureuses et complémentaires : présenter les fondements philosophiques de la notion par des synthèses (théorie des capabilités, éthique de Lévinas, Habermas ou Jonas) et un questionnement problématique fondamental ; évaluer l’apport de cette notion à l’éthique du soin et plus généralement à la pensée éthique ; écouter ce que peuvent dire de cette notion aussi bien les pratiques médicales, la clinique psychologique ou encore d’autres formes d’accompagnement de la personne en situation de fragilité.

PROTEGER LES MAJEURS VULNERABLES, Vol.4 Place à l’éthique !
LEFEUVRE, Karine, (Dir.); MOISDON-CHATAIGNER, Sylvie, (Dir.); DELFRAISSY, Jean-François, (Préf.) . – Rennes : Hygée Editions ; Rennes : Presses de l’EHESP, 2019. – 317p.
Ce 4e opus de la série Protéger les majeurs vulnérables interpelle la question déterminante de la place de l’éthique au cœur de l’accompagnement des personnes protégées. Les usagers, les proches et les professionnels le savent bien : il n’est pas aisé de trancher les dilemmes mettant en jeu la sécurité, les droits et les libertés des personnes,surtout lorsqu’elles sont vulnérables !
En présentant des expériences, des démarches innovantes et prospectives en France et à l’étranger (Suède, Japon, Canada), les textes réunis ici démontrent la place essentielle de l’éthique pour respecter au mieux les capacités et l’autonomie des personnes.
Avec ce titre de conviction, Place à l’éthique !, les auteurs veulent démontrer qu’au-delà d’un processus, les textes eux-mêmes et l’organisation générale des établissements et services sont pénétrés par l’éthique. C’est un plaidoyer pour que la culture éthique ne soit pas un simple effet de mode mais irrigue toute la société en devenant une question citoyenne.

PROTEGER ET RENDRE CAPABLE : la considération civile et sociale des personnes très vulnérables
EYRAUD, Benoît, Auteur; THÉRY, Irène, Préfacier, etc.; CARON-DÉGLISE, Anne, Préfacier, etc. . – Ramonville Saint-Agne : Érès, 2013. – 438p.
Les sociétés démocratiques reposent sur le principe d’une égale capacité civile de tous les citoyens à décider et à agir pour eux-mêmes. Depuis quelques décennies, le nombre de personnes soumises à une réduction légale de cette capacité ne cesse d’augmenter : personnes âgées ou très précarisées, malades psychiques ou personnes handicapées. En tout, ce sont plus de 800 000 personnes qui sont placées aujourd’hui sous le cadre juridique du droit tutélaire, réformé avec la loi du 5 mars 2007. Cette évolution est révélatrice des tensions entre les principes de liberté et de solidarité.
Comment assister une personne très vulnérable, la représenter, la protéger tout en respectant sa part d’autonomie ? Comment la rendre capable en prenant en compte son histoire biographique marquée par les injustices et les vulnérabilités ?
Pour répondre à ces questions, l’auteur a mené une enquête anthropologique de plusieurs années auprès de personnes protégées, de leurs proches et de professionnels. En mobilisant une grande diversité d’outils conceptuels et méthodologiques des sciences humaines, il analyse les paradoxes institutionnels et professionnels, ainsi que l’ambivalence des vécus, marqués par des sentiments de dégradation et de consolation.
Abordant de front les enjeux politiques et moraux posés par les idéaux d’autonomie personnelle et de souci de l’autre, Benoît Eyraud en éclaire les conditions relationnelles et juridiques en même temps qu’il dessine un horizon de la prise en considération civile et sociale des personnes très vulnérables.

QUE FAIRE DE NOTRE VULNERABILITE ?
LE BLANC, Guillaume, Auteur . – Montrouge : Bayard, 2011. – 213p. 
L’angoisse d’être exclu, la hantise d’être débarqué, la peur de tomber, n’ont jamais imprimé aussi fortement nos vies. D’où vient ce sentiment de vulnérabilité et que peut-on en faire ? Au moment même où il semble nous priver de tout pouvoir, il nous fait reconnaître notre commune fragilité et l’irréductible humanité de ceux qui ont déjà été rejetés. Pouvons-nous élargir notre monde, l’ouvrir à d’autres alternatives de vie, devenir sensibles à la puissance d’agir propre à ces existences ? Il en va de notre capacité à vivre ensemble et à ne pas abandonner les plus faibles aux extrémismes, il en va aussi de notre possibilité de refuser un monde où l’inclusion des uns exige l’exclusion des autres.

LES VIEUX SONT-ILS FORCEMENT FRAGILES ET VULNERABLES ? : les nouvelles catégories de l’âge
EYNARD, Colette, (Dir.); COLVEZ, Alain, (Préf.) . – Toulouse : Érès, 2019. – 317p.
Les vieux ne se réduisent pas à la catégorie dans laquelle la société et les pouvoirs publics les rangent. Depuis les années 1960, ils sont l’objet d’un jeu incessant de nouvelles appellations – 3e  et 4e âges, personnes âgées dépendantes, Alzheimer, seniors – et désormais les voilà fragiles et vulnérables. Les conséquences sont redoutables : assignés à un espace social contraint et normatif, nous les amputons ainsi d’une identité propre, de leur histoire singulière et de l’expression de leurs besoins pour finalement constituer une population d’assistés, fragiles et vulnérables. Les auteurs, membres du réseau de consultants en gérontologie (ARCG), dénoncent cette vision réductrice, porte ouverte sur des formes variées de discrimination et un appauvrissement des espaces professionnels en gérontologie.

LA VULNERABILITE : questions de recherche en sciences sociales
BRESSON, Maryse, Directeur de publication; GERONIMI, Vincent, Directeur de publication; POTTIER, Nathalie, Directeur de publication  – Fribourg (Suisse) : Académic Press Fribourg, 2013. – 299 p. 
Le terme de “vulnérabilité”, notion-phare des années 2000, est entré dans le vocabulaire des chercheurs, dans leurs travaux académiques comme dans celui des décideurs publics. Il est devenu incontournable dès lors que l’on aborde les problématiques de fragilité, précarité, sécurité, qu’il s’agisse d’une approche par les populations, par les économies ou les territoires géographiques. Aujourd’hui, la diffusion de cette notion s’inscrit pleinement dans le contexte des crises aux dimensions multiples que connaissent nos sociétés (économique, financière, sociale, environnementale). La perspective posée ici, constitutive des sciences sociales au sens où les auteurs l’entendent, est d’inviter à croiser les regards et combiner les apports de trois disciplines : la sociologie, l’économie, la géographie, pour enrichir la connaissance sur cet objet d’études. Elle permet de mieux comprendre le succès du terme vulnérabilité et aussi, de saisir ses atouts pour la recherche tout en faisant reculer ses limites.

VULNERABILITES, HANDICAPS, DISCRIMINATIONS : on en parle ! – Forum du 19 novembre 2013 sous le parrainage de Charles Gardou
PIOT, Maudy, (Dir.); ASSOCIATION FEMMES POUR LE DIRE FEMMES POUR AGIR (France), Auteur . – Paris : L’Harmattan, 2014. – 104p.
Le colloque « Vulnérabilités, handicaps, discriminations : on en parle ! » invite à dépasser les représentations banales du handicap, à repenser la vulnérabilité afin d’en révéler la positivité et ainsi favoriser l’émergence d’une nouvelle éthique qui encourage la participation des personnes handicapées. En effet, la situation de dépendance physique des personnes handicapées n’entame pas leurs capacités à s’affirmer comme individus, à exprimer leurs émotions, leur sensibilité, leur créativité et à lier des relations affectives.

VULNERABILITES SANITAIRES ET SOCIALES : de l’histoire à la sociologie
BRODIEZ-DOLINO, Axelle, Dir. de publication; BUELTZINGSLOEWEN, Isabelle von, Dir.; EYRAUD, Benoît, Dir. de publication; LAVAL, Christian, Dir. de publication; RAVON, Bertrand, Dir. de publication – Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2014. – 277p.
Stigmatisé par certains sociologues comme «mot-valise» ou pour son emprunt aux politiques publiques, regardé avec méfiance par les historiens qui réfutent par principe l’anachronisme, le terme vulnérabilité mérite pourtant d’être pris au sérieux. Les termes sont des analyseurs des temps et celui-ci recèle d’importantes potentialités. Réunissant principalement des historiens et sociologues, cet ouvrage invite donc à réfléchir au terme en articulant questions sanitaires et sociales.

LES INVALIDES : nouvelles réflexions philosophiques sur le handicap
QUENTIN, Bertrand, Auteur . – Toulouse : Érès, 2019. – 203p. 
Certains hommes pâtissent dans cette vie d’une forme d’invalidation. Ce qui transforme les invalides en invalidés relève d’une composante physique, physiologique, psychique, mais aussi de la manière dont une société donnée construit son rapport au handicap. Mais se contenter du « modèle social » comme unique grille d’analyse, c’est aussi faire disparaître à bon compte les personnes handicapées et la singularité de leur « être-au-monde ».
Loin d’un transhumanisme qui prône un homme augmenté, Bertrand Quentin nous appelle aujourd’hui, à une compréhension augmentée de l’homme. Pour cela il s’attache à conduire, en philosophe, une approche multifactorielle du handicap. Il aborde maintes questions étonnantes comme : Les handicapés existent-ils ? Y a-t-il un critère de « qualité de vie » qui permet de décider des handicaps acceptables par la société ? Y a-t-il un droit à la sexualité pour les personnes handicapées ? La techno-science va-t-elle faire disparaître le handicap ?
L’auteur revendique un « polythéisme méthodologique » où la philosophie se nourrit de sociologie, d’anthropologie, de psychologie, de sources inattendues comme les comics ou le cinéma. Elle devient ainsi vivante et accessible à tous.

TOUS AUTONOMES ! : injonction des politiques sociales ou fabrication collective
RIST, Barbara, (Dir.); ROUXEL, Sylvie, (Dir.); BERTON, Fabienne, Auteur; BUREAU, Marie-Christine, Auteur; PETIAU, Anne, Auteur; et al.  – Villeneuve d’Ascq : Presses universitaires du Septentrion, 2018. – 304p.
L’autonomie est aujourd’hui la priorité des politiques sociales, le maître-étalon de la vulnérabilité des publics dans nos sociétés compétitives, et l’ambition de toute mesure d’accompagnement. Il faut que l’individu sorte de sa dépendance – ce négatif de l’autonomie – pour devenir, enfin, « autonome ». Le modèle est si communément admis qu’on ne le questionne plus.
Il existe pourtant d’autres approches. Cet ouvrage propose un retour critique sur le couple autonomie-dépendance qui forme le socle inconscient des politiques sociales, et un tableau des alternatives qui s’expérimentent aujourd’hui.
À partir d’études de cas, nous mettons en évidence plusieurs paradoxes de l’autonomie, entre injonctions politiques et aspirations des publics à l’autodétermination. Nous explorons ensuite des pratiques issues de la société civile : dans les squats ouverts, les mouvements coopératifs, chez les « Makers » ou la communauté d’Emmaüs émergent des modes de solidarité et d’échange inédits, où l’autonomie n’est plus conçue comme un envers de la dépendance, mais comme la liberté de choisir ses interdépendances.

Les formats VIDEOS

Films, documentaires, conférences, capsules…

PLACES
Un film de Nessim Chikhaoui
2021 • film • 1h51
PLACÉS | Bande-annonce – YouTube

Parce qu’il a oublié sa carte d’identité, Elias ne peut passer les épreuves du concours d’entrée à Sciences Po. À la recherche d’un job en attendant de pouvoir se présenter à nouveau, il devient éducateur dans une Maison d’Enfants à Caractère Social. Confronté à un milieu dont il ignore le fonctionnement, Elias ne sait pas encore à quel point cette expérience va changer sa vie.

DEFIANT LIVES
Un film de Sarah Barton
2017 • documentaire • 1h30
DEFIANT LIVES – Bande-annonce – YouTube

Le CLHEE et l’association Gré à Gré ont fait sous-titrer en français le film documentaire australien de Sarah Barton Defiant lives, réalisé en 2017. Ce film parle de l’histoire de la lutte des personnes handicapées pour leur émancipation dans les dernières décennies.
Des images d’archives, des interviews avec les principaux activistes du handicap et chercheur.e.s en Disability Studies américain.e.s, anglais.e.s et australien.ne.s pour évoquer, entre autres, le modèle social du handicap, le combat pour la désinstitutionnalisation et contre des émissions caritatives comme le Téléthon.

LA VULNERABILITE, MON HEROINE
TEDx Annecy de Vanessa MILLET
2019 • conférence TEDx • 18 min
La vulnérabilité, mon héroïne | Vanessa MILLET | TEDxAnnecy – YouTube
“Mon récit pourra vous servir quel que soit le traumatisme, petit ou grand, ancien ou récent, dont vous devez vous relever. Comment j’ai fait de la vulnérabilité ma plus grande force à partir du jour où j’ai abandonné mon masque de sauveuse qui m’enfermait dans le déni et accepté d’être une victime. Comment nous attirons les mêmes schémas à nous tant que nous n’en prenons pas conscience et ne lâchons pas nos masques sociétaux qui nous empêchent d’être pleinement nous et de nous réaliser. Pour découvrir son vrai soi et se révéler, il faut oser être dans la vulnérabilité c’est à dire se regarder honnêtement dans une glace, même si ce n’est pas facile. Lâcher prise sur le fait de vouloir être fort ou être victime, enlever le masque, demander de l’aide, faire le travail sur soi et parcourir le chemin avec courage ! Tel est l’apanage des grands leaders.”

LES VIDEOS DE SOLIDARUM
Solidarum est une plateforme d’accès et de partage en ligne, gratuite et évolutive, propose à la consultation et au téléchargement des contenus multimédias originaux, sujets, interviews et reportages créés spécifiquement pour elle, sous licence Creative Commons.
Solidarum se donne pour mission de valoriser les démarches les plus inventives et les plus exemplaires en matière de solidarité sociale.
Son objectif : favoriser la connaissance, l’échange, la mutualisation, l’inspiration et l’innovation, pour contribuer à faire avancer la solidarité sociale.
Que trouve t-on sur cette plateforme ? Des articles, des vidéos, des images et des sons qui racontent des initiatives exemplaires ou des pratiques émergentes jetant les bases de la solidarité sociale de demain, des témoignages éclairants d’acteurs ou de personnalités, des visions prospectives, philosophiques ou sociologiques, etc.

Nous avons sélectionné pour vous quelques vidéos en lien avec notre thématique, même si nous vous invitons à en regarder d’autres, au gré de vos intérêts :


CAPSULE PEDAGOGIQUE du Pôle ressources en promotion à la santé Bretagne
Comment agir pour une meilleure santé pour tous ? Citoyens, acteurs locaux, élus… peuvent être instigateurs du changement en promotion de la santé.  Celui-ci n’est jamais l’affaire d’une seule personne ; il est l’aboutissement d’un cheminement individuel et collectif, où chacun.e développe des aptitudes nécessaires pour agir en faveur de sa santé et celle des autres.  On parle du « pouvoir d’agir » (« empowerment ») et de la capacité à s’impliquer dans des projets (« participation »).
Dans cette vidéo, le récit d’un projet local illustre trois niveaux du pouvoir d’agir : individuel, communautaire et politique. Intriqués, ces trois niveaux sont à considérer conjointement et à stimuler dans la durée pour accompagner le changement.
Participation et pouvoir d’agir, les leviers du changement (vidéo)

DESSINE MOI 2050 – Libre choix des personnes âgées fragiles
2022• débat du cercle vulnérabilités et société • 1h34
Comment préserver la liberté et le libre choix de 4 à 5 millions de personnes âgées fragiles en 2050 dans une société de plus en plus tentée par la maîtrise de la sécurité ?
#DessineMoi2050 – Libre choix des personnes âgées fragiles – Débat du 11/01/22 du Cercle V&S – YouTube

CAPACITE(S) ET VULNERABILITE(S) DU SUJET DE DROIT : L’individu capable, un changement de paradigme
2022• séminaire de l’Espace Ethique • 2h05
Le séminaire « Capacité(s) et vulnérabilité(s) du sujet de droit », dont la vocation est de croiser les approches du droit, de la philosophie et des sciences sociales, cherche à réfléchir à l’historicité et à l’arrière-plan normatif de la notion moderne du sujet de droit. Nous souhaitons notamment y interroger la notion de « capacité juridique ».
Intervention de Catherine Audard, professeur émérite de philosophie morale et politique – YouTube

Les formats Audios

Une sélection d’émissions de France Inter et France Culture

DÉVELOPPER LE POUVOIR D’AGIR
Yann LE BOSSE – France Culture, 2021, 56 min

Qu’est-ce que le pouvoir d’agir ? À quoi sert-il ? Pourquoi est-il fondamental de l’entretenir chez les enfants ? Le Québécois Yann Le Bossé, père fondateur du concept, trace les grandes lignes du développement du pouvoir d’agir.
Développer le pouvoir d’agir (franceculture.fr)

COMMENT ACCEPTER NOTRE
FRAGILITÉ ?
Ali REBEIHI – Grand bien vous fasse – France Inter, 2021, 53 min
Nous sommes de frêles coquilles de noix qui dérivons sur le long fleuve intranquille de la vie. La tempête sanitaire aurait pu briser nos sociétés, mais nous avons tenu le cap. Et si nous étions plus solide que nous ne le pensons ?
Comment accepter notre fragilité ? (franceinter.fr)

DE LA VULNERABILITE AU RASSEMBLEMENT, Judith Butler politique
Raphaël BOURGEOIS – Avoir raison avec…– France Culture, 2020, 28 min
Judith Butler n’a pas seulement travaillé sur les travaux qui l’ont d’abord fait connaître : la théorie du genre inspirée du mouvement de déconstruction et de la French theory. Contrairement aux critiques qui lui furent adressées, sa pensée est aussi constructive et embrasse d’autres thématiques.
Avoir raison avec… Judith Butler (franceculture.fr)

PENSER LA VULNERABILITE
Sylvain BOURMEAU – La suite dans les idées – France Culture, 2019, 43 min
Les situations critiques de grande vulnérabilité permettent de percevoir de manière aiguë des questions fondamentales pour les sciences sociales. En s’appuyant sur des enquêtes et des lectures, l’anthropologue Michel Naepels s’interroge sur sa pratique. Il est rejoint ensuite par Sarah Chiche.
Penser la vulnérabilité (franceculture.fr)

VULNERABLES ET LIBRES
Frédéric WORMS – Matière à penser – France culture, 2018, 44 min
La grande antinomie du moment et de la condition humaine, c’est celle de la vulnérabilité et de la liberté. Nous devons reconnaître nos dépendances mais aussi refuser la domination. Pour ce faire, il faut, entre les deux, ajouter à la vulnérabilité de tous les vivants et en particulier des humains, une vulnérabilité sociale différenciée contre laquelle nous devons lutter par des dispositifs sociaux et politiques. C’est ce dernier point surtout qui est au centre du livre de Marie Garrau dont le questionnement se situe ainsi à la croisée du présent et de ce sujet central et commun à tous. En refusant à la fois la fascination pour la vulnérabilité et le mépris pour la dépendance, en défendant un modèle républicain et humain à la fois, elle nous plonge au cœur des débats sociaux et politiques, théoriques et pratiques de l’époque.
Vulnérables et libres (franceculture.fr)

Les documentaires de Charlotte Bienaimé sur Arte Radio

Charlotte Bienaimé est une documentariste, productrice et animatrice de radio française. Ses émissions traitent de sujets de société. Elle est productrice déléguée à l’émission Les Pieds sur terre sur France Culture. Depuis 2017, elle produit et anime tous les mois Un podcast à soi sur Arte radio. Nous vous invitons à découvrir notre sélection et vous encourageons à aller en découvrir plus…

PRISON – FERME : Les détenus aux champs
«  Je vais tout recommencer  » – 33 min
C’est une maison perdue au cœur de la Picardie, avec poules, lapins, potager et tracteurs. La ferme de Moyembrie accueille des détenus en fin de peine. Souvent privés de liens familiaux, l’exploitation agricole est leur tremplin pour préparer leur sortie et l’avenir. Entre traite des chèvres et ramassage des oeufs, ils racontent avec force le difficile chemin vers la réinsertion.
Prison-ferme | ARTE Radio

REPRENDRE SA LIBERTE
« On aide les femmes à acquérir des clés d’émancipation » – 1h05
Parce que personne n’est à l’abri d’être privé de liberté, et que le système punitif et sécuritaire tend à se diffuser au sein de la société, “Un podcast à soi” revient avec une grande série consacré à la violence, à la colère, à l’articulation entre le genre et la prison. Qu’elles soient prisonnières, proches de prisonniers ou victimes de violences, qu’est-ce que la prison fait aux femmes ? 
Reprendre sa liberté | ARTE Radio

FÉMINISMES ET HANDICAPS : les corps indociles
“Les femmes handicapées ne sont pas considérées comme des femmes” – 1h04
Les femmes handicapées, leurs réalités et leurs luttes sont encore peu présentes au sein des études de genre, y compris celles qui portent sur l’intersectionnalité. Inversement, les questions féministes sont rarement prise en compte par les études sur les handicaps. Comment penser ensemble lutte contre le sexisme et contre le validisme ? Que peuvent apporter les réflexions alternatives sur le handicap aux études de genre et aux études queer, et inversement ? Pourquoi le handicap est-il un enjeu féministe ?
Quelques éléments de réponses avec des femmes et des chercheuses autistes et en situation de handicaps moteurs. Elles nous parlent de discriminations et d’invisibilité, d’accessibilité et de sexualités, de rapport au corps et de droits fondamentaux… et elles pensent de nouvelles utopies concrètes.
Féminismes et handicaps : les corps indociles | ARTE Radio

TEXTES OFFICIELS / DROITS

  • La vulnérabilité dans la jurisprudence de la Cour européenne et de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (openedition.org), Marie ROTA
    Cette contribution a pour but de cerner l’usage de la vulnérabilité par les Cours européenne et interaméricaine des droits de l’homme dans une perspective comparée. Il y est démontré que si ces deux juridictions se saisissent du concept (sans pour autant le définir), il est appréhendé de manière différente. On observe tout d’abord un accroissement du recours à la vulnérabilité par les deux Cours ayant la même finalité : la résilience. Les juges du Costa Rica y font en revanche une référence beaucoup plus systématique et détaillée qui s’explique par la philosophie des droits humains à laquelle ils se rattachent. Pour le comprendre, il faut rappeler que les deux Conventions ont été rédigées après la Deuxième Guerre mondiale, époque à laquelle les droits humains sont fondés sur la dignité humaine. Ce fondement peut néanmoins revêtir plusieurs significations, qui expliquent ces différentes conceptions. Celles-ci rejaillissent directement sur la vulnérabilité qui fait l’objet d’une lecture qu’on peut qualifier de libérale s’agissant de la jurisprudence de la Cour européenne et de sociale s’agissant de celle de la Cour interaméricaine.
  • Vulnérabilités et droits dans l’environnement numérique – Portail Universitaire du droit (univ-droit.fr), Études coordonnées par Marc Nihoul, Hervé Jacquemin
    Une personne peut se trouver en situation de vulnérabilité pour divers motifs tels que son âge (mineur ou personne âgée), sa situation économique, un handicap dont elle est atteinte, sa position dans le contrat, son état de santé, etc. Si le développement du numérique constitue un atout pour certaines personnes, notamment en leur garantissant un niveau de protection plus élevé, il peut, à l’inverse, renforcer les situations de vulnérabilités pour d’autres. On songe par exemple aux mineurs, connectés à l’internet de plus en plus jeunes, ce qui accroît les risques qui en découlent en termes de vie privée, aux consommateurs qui s’engagent en ligne, sans toujours voir le produit ou s’assurer de l’identité du vendeur, ou aux travailleurs, parfois confrontés à des immixtions du professionnel dans leur vie privée.
    Des dispositions légales ou réglementaires ont été adoptées, notamment pour protéger les personnes en situation de vulnérabilité, en ce compris dans l’environnement numérique. L’ouvrage présente ces différents dispositifs de protection, en pointant, le cas échéant, les faiblesses des règles actuelles et les améliorations susceptibles d’y être apportées.
    Les auteurs développent d’abord une analyse transversale des règles de protection de la personne en situation de vulnérabilité dans l’environnement numérique (en droit des libertés publiques, droit des obligations, droit de la consommation, droit pénal et droit de la protection des données).
    Une approche plus sectorielle est ensuite proposée, pour démontrer que les TICs présentent à la fois des risques et des opportunités pour l’enfant, l’adulte âgé, la personne pauvre ou atteinte d’un handicap, l’utilisateur de services publics ou le travailleur.
    L’ouvrage rassemble les actes d’un colloque organisé conjointement par le Centre de recherche information, droit et société (CRIDS) et le centre de recherche « Vulnérabilités et Sociétés », de la Faculté de droit de l’Université de Namur.
  • Vulnérabilité et droits fondamentaux – Rapport de synthèse | Revue des droits et libertés fondamentaux (revuedlf.com), rapport de synthèse de Diane ROMAN
    La variété des thèmes abordés lors du colloque « Vulnérabilité et droits fondamentaux », dont les contributions rassemblées ici par les soins patients de François CAFARELLI et Cathy POMART constituent les actes, souligne une évidence : en quelques années, la notion de vulnérabilité a profondément pénétré l’ordre juridique. Une recherche sur Legifrance révèle ainsi 166 occurrences du terme dans plus d’une dizaine de codes, du Code de l’action sociale et des familles au Code de la sécurité intérieure, en passant par le Code de la consommation ou celui de la construction et de l’habitation… Quant à son invocation par les juges, elle se compte par milliers sur les bases de données recensant la jurisprudence administrative et judiciaire. Qu’il s’agisse de la vulnérabilité des systèmes de défense, des édifices, des territoires, des projets de construction ou des personnes, la diversité des occurrences du terme est remarquable, au point qu’un doute peut poindre quant à la cohérence du contenu ainsi donné à la notion. Quels points communs, en effet, entre le droit pénal, pour qui la vulnérabilité de la victime constitue une circonstance aggravante de certaines infractions voire un élément constitutif d’autres, le droit social qui mentionne « les familles vulnérables, en situation de précarité ou de pauvreté » ou le Code de la route, dont l’article R. 412-6 exige du conducteur qu’il fasse « preuve d’une prudence accrue à l’égard des usagers les plus vulnérables » ?
  • JORF n° 0158 du 10 juillet 2015 – Légifrance (legifrance.gouv.fr)
    Par lettre du 5 janvier 2015, la secrétaire d’Etat chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie sollicitait un avis de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur les possibles évolutions législatives, réglementaires et de pratiques professionnelles permettant de mieux respecter les droits des personnes et d’assurer la meilleure expression possible de leur volonté lorsque leurs facultés deviennent altérées . Cette demande de la secrétaire d’Etat revient à s’interroger sur les façons dont on peut assurer le respect effectif des droits des ” personnes vulnérables ” – en particulier les personnes âgées en perte d’autonomie – en conciliant le respect de l’autonomie et l’impératif de protection.
    On constate en effet depuis quelques décennies que la place accordée à la personne et à son consentement est devenue une préoccupation importante des institutions sanitaires et sociales, qui ont pris acte de la Recommandation R (99) 4 du 23 février 1999 du Comité des ministres du Conseil de l’Europe laquelle pose les principes de la ” prééminence des intérêts et du bien-être de la personne ” et du ” respect de ses souhaits et de ses sentiments “, et affirme dès lors, qu'” une mesure de protection ne devrait pas automatiquement priver la personne concernée du droit (…) de prendre toute décision de caractère personnel, ce à tout moment, dans la mesure où sa capacité lui permet “. Ainsi en est-il, par exemple, du rôle qui est laissé au malade dans la relation de soins, de celui qui est accordé à l’usager dans l’action sociale, et du respect de l’autonomie de la personne placée sous mesure de protection.
  • CercleVS-Note-LibreChoix-Dec20.pdf (vulnerabilites-societe.fr)
    Préserver le libre choix de la personne vulnérable – Note de position – 2020
    À  la  faveur  de  la  montée  en  puissance  des  droits  des  malades  et  de  la  démocratie en santé, la question de l’autonomie et de la participation des personnes  âgées  s’est  progressivement  imposée  dans  le  champ  médico-social et social comme dans le débat public, en donnant davantage de poids à une approche véritablement capacitaire.Au-delà  des  avancées  législatives  et  règlementaires  dans  ce  domaine,  la  crise de la COVID-19 est toutefois venue révéler l’impossibilité d’éviter des tensions  éthiques  et  des  arbitrages  difficiles  :  la  volonté  de  protection  «   quoiqu’il en coûte » s’est alors transformée en une forme de privation de libertés,  impliquant  pour  les  personnes  âgées  un  vécu  où  l’isolement,  le  sentiment d’abandon et d’infantilisation ont dominé.En vue de la réforme « grand âge et autonomie », et en lien avec le Ministère délégué  auprès  du  ministre  des  Solidarités  et  de  la  Santé  chargé  de  l’Autonomie, le Cercle Vulnérabilités & Société, agissant en sa qualité de Think  and  do  Tank  indépendant,  a  décidé  d’apporter  sa  contribution  à  la  réflexion sur la préservation de l’autonomie par une analyse non exhaustive des conditions du respect du libre choix. C’est  tout  l’objet  de  ce  document  qui  s’appuie,  comme  les  précédentes  notes de position, sur l’expérience et les bonnes pratiques mises en place par certains des membres du Cercle, à domicile comme en établissement. A partir d’une cartographie des déterminants du libre choix et des freins au recueil  de  celui-ci  pour  les  plus  âgés  d’entre  nous,  cette  réflexion  ouvre  quatre   champs   d’action   prioritaires   au   sein   desquels   figurent   des   propositions opérationnelles ciblées
  • Vulnérabilité, identification des risques et protection de l’enfance : nouveaux éclairages et regards croisés
    Laurent LARDEUX, Observatoire national de l’enfance en danger – 2014 – Rapport
    Quelles réalités recouvre la notion de vulnérabilité et quelles sont ses différentes déclinaisons dans le champ de la protection de l’enfance ? Autour de quatre parties qui abordent les problématiques propres aux mineurs isolés étrangers, les conditions de vie des familles en situation de grande précarité, les difficultés de scolarisation des enfants roms ou encore les formes d’incertitude sociale et morale des enfants placés, ce dossier de l’ONED interroge la multi-dimensionnalité de la notion de vulnérabilité et présente les résultats de la recherche scientifique sur cette question. Proposées dans le rapport, les différentes contributions d’experts dans le champ de la sociologie, du droit, des sciences de l’éducation, de l’anthropologie et de la géographie invitent également selon l’ONED à réfléchir sur les enjeux de la qualification de populations, de situations ou de territoires « vulnérables », et à saisir ce que ce processus d’identification des risques induit en termes d’appréhension des politiques publiques.

ARTICLES ET REVUES

REVUE DES POLITIQUES SOCIALES ET DES FAMILLES
La vulnérabilité : questions de recherche en sciences sociales. – Persée (persee.fr)
Favrat Adélaïde. Maryse Bresson, Vincent Geronimi, Nathalie Pottier (dir.)N°119, 2015, pp. 89-90

LES CAHIERS DE LA JUSTICE
Penser la vulnérabilité. Les apports de Robert Castel [1] | Cairn.info
2019/4 (N° 4), p. 667-677.

JOURNAL INTERNATIONAL DE BIOETHIQUE ET D’ETHIQUE DES SCIENCES
Chapitre 1. Pour sortir de la réification de la vulnérabilité, penser la vulnérabilité du sujet comme capacité | Cairn.info
Botbol Baum Mylène, 2016/3 (vol 27), p. 13-34

JOURNAL DU DROIT DES JEUNES
La notion de vulnérabilité de la personne au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme
ROUX-DEMARE, François-Xavier, N.345-346 (Mai-Juin 2015). – pp.35-38

REVUE EUROPÉENNE DE RECHERCHE SUR LE HANDICAP
La parentalité des personnes handicapées mentales sous vigilance : comment les professionnels construisent-ils leur expertise ?
PARENTELLI, Adeline, N.2-Vol.14 (juin 2020). – pp.140-151

ACTUALITES SOCIALES HEBDOMADAIRES
“Yes, they can ! : pouvoir d’agir des usagers
GRARADJI, Nadia – N°3088, p.36-30
« La vulnérabilité comporte une dimension d’imprévisibilité et de réversibilité »
RAVON Bertrand – N°2872 – p.28-29
“La vulnérabilité peut être une chance. Mais on l’oublie
Brigitte BEGUE, Intervieweur et David DOAT, interviewé – N°3199 – p.38-39

DOC’ACCOMPAGNEMENT
Accompagner les fragilités
MARQUET Alexandra – N°30 – p.7-18

QUESTIONS D’ECONOMIE DE LA SANTE
Les privations de liberté en raison d’un handicap : causes, freins et leviers
n° 254 – Janvier 2021 – Coldefy M. (Irdes), Podevin M. (Argo Santé), Wooley S. (European Network of (ex-)Users and Survivors of Psychiatry, Santé mentale Europe, Advocacy-France), avec la collaboration de Gomez M. (Centre de droit et politique du handicap de l’Université nationale d’Irlande à Galway) et Cassagneau E. (Argo Santé)

ETHIQUE SANTE
Les libertés en EHPAD, à l’épreuve du confinement
M. Ladiesse,a T. Léonard,a,b et B. Birmeléa – N° 17(3)- p. 147–154.

ALTER
Le concept de vulnérabilité et l’inclusion politique des personnes ayant une déficience intellectuelle
Bernard Gagnona, Olivier Clément-Sainte-Marie – Volume 13, Issue 3, 2019, p. 192-206

LE SUJET DANS LA CITE
La reconnaissance du pouvoir d’agir des sujets vulnérables : un enjeu pour les sciences sociales |
Tourette-Turgis, C. & Thievenaz, J.- N° 3 – p.139-151

INFORMATIONS SOCIALES
Familles et vulnérabilités
N°188 – Pages : 124

RAISONS POLITIQUES
Ces corps qui comptent encore
Judith Butler, Traduit de l’anglais (États-Unis d’Amérique) par Myriam Dennehy – N° 76 – p. 15-26
Qu’est-ce que s’orienter dans la vulnérabilité ?
Guillaume Blanc – N°76 – p.27 à 42
Judith Butler : une politique du sensible
Amélie Bescont, Lucile Richard – N°76 – p.5 à 11

LE SOCIOGRAPHE
Etre protégé : liberté, aliénation et accompagnement
HARDY, Laurence; BAUDRY-MERLY, Annabelle – N°50 – p.6-112

LA REVUE FRANCAISE DE SERVICE SOCIAL
Vulnérabilité, fragilité : une réponse plurielle du travail social
MOUNIER, Marie-Geneviève; WINDSTRUP, Christine: et al. – N°282 – p.7-95

L’OBSERVATOIRE
Vulnérabilités & avancée en âge
LECLERCQ, Colette, (Dir.); ADAM, Stéphane, Auteur; MARQUET, Manon, Auteur; MISSOTTEN, Pierre, Auteur – N°104 – p.5-80