Inclusion et accès aux droits

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Edito

Ramener les bénéficiaires de l’action sociale au cœur du droit commun. Notre nouvelle thématique à l’honneur articule deux enjeux, l’inclusion et l’accès aux droits, qui ont marqué conjointement un tournant dans l’action sociale, dans la façon de penser les publics et dans la manière de faire société. D’abord très associée aux champs du handicap et de l’éducation dans les années 2000, l’inclusion est désormais un référentiel global dans l’action sociale, quels que soient les publics ciblés. Car cette notion affirme le droit de toutes les personnes à accéder aux institutions communes et destinées à tou.t.e.s, quelles que soient leurs éventuelles particularités. Nous avons programmé des projets qui, en ce sens, reflètent et légitiment ce paradigme, par des actions collectives concrètes ayant toutes en commun de lutter évidemment contre l’exclusion, mais encore et surtout, par des chemins porteurs d’égalité réelle et d’une certaine idée de la cohésion.

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L’emploi, terrain phare de l’inclusion
Si l’on s’en tient à la définition de l’inclusion dite « active », de la Commission européenne, l’emploi est le secteur clé investi de cette finalité d’inclusion : il s’agit de permettre à chaque citoyen.ne, y compris les plus défavorisé.e.s, de participer pleinement à la société et notamment d’exercer un emploi.
Concrètement, un premier enjeu pour y parvenir est celui des moyens mis en place pour aider les personnes à bénéficier du revenu adéquat et les soutenir dans leur recherche pour trouver un emploi. Deux modèles innovants en ce sens sont à découvrir dans la Saison : l’expérimentation Territoire Zéro Chômeurs Longue Durée, et Activ’Action.
Un autre enjeu est celui de permettre l’entrée des personnes sur un marché du travail qui serait réellement ouvert à tou.te.s, comme s’y attèlent par exemple Up’Interim et le Café Joyeux pour les personnes en situation de handicap, ou Estim Numérique et RDV Nomade pour les femmes.
Enfin un troisième enjeu consiste à permettre aux citoyens d’accéder à des services de qualité qui les aident à participer activement à la société et au retour vers l’emploi. A ce titre, ACIAH porte par exemple des actions en faveur de l’inclusion numérique, et le CD 35 agit quant à lui sur la mobilité inclusive.

Une pleine participation à la société
Pour autant l’inclusion ne se passe pas uniquement par le marché du travail. Elle appelle la participation possible et effective de tous à la vie économique mais aussi sociale, culturelle, et civique, comme le décline par exemple ABA 35 pour l’accès des personnes autistes à l’espace public, aux loisirs ou encore au sport. L’inclusion est aussi une éthique politique et pose enfin l’exigence de respect effectif des droits fondamentaux des personnes. C’est à travers le projet d’Arbitryum que nous pouvons en découvrir une riche expérimentation en faveur du respect du libre arbitre des personnes âgées en établissements.
L’heure n’est plus au gommage des singularités, à l’assimilation des individualités, mais bien à la cohésion dans la diversité. La responsabilité de « s’adapter » ne repose plus unilatéralement sur les individus mais c’est au système de trouver sa qualité inclusive, aux institutions, organisations et collectifs de permettre à tous de jouir du droit commun.

Des implications organisationnelles radicales
L’inclusion et l’accès aux droits portent dès lors un enjeu de (r)évolution organisationnelle et institutionnelle, en faveur d’une continuité et d’une globalité de l’accompagnement des personnes, d’une prise en compte, et non en charge, des individus, de leurs parcours, de leurs besoins, de leurs attentes et de leurs droits effectifs. Et l’augmentation des logiques de réseaux entre organisations ou le décloisonnement des structures et secteurs entre eux, sont autant de signes de l’aménagement progressif de ces environnements.

L’impact pour les professionnels : de l’expert au coopérateur
Souvent les voies peuvent sembler encore énigmatiques pour lutter contre les phénomènes de non-recours au droit, pour aller vers les publics, pour repenser la diffusion et l’accès à l’information ainsi que pour construire des espaces pérennes d’expression des publics, et faire naître des compétences nouvelles chez les professionnels. Mais de plus en plus, les modes d’intervention sociale auprès des publics concernés visent l’adhésion des personnes, mettent la dimension de projets de vie ou de parcours des usagers au cœur des accompagnements, pour assurer un continuum des interventions.
Les projets ici présentés explorent et éprouvent tous des méthodes pour améliorer la connaissance des besoins des personnes et la pertinence des réponses. Et certains s’appliquent en particulier à l’outillage des acteurs du social ou des collectivités pour y parvenir : ce sont, par exemple, des journées entières qui sont dédiées à la découverte d’innovations sociales et en particulier à la réflexion sur la place des publics pour les agents du CD44.

Et c’est de la même manière la démarche de cette Saison 20/21 : donner à voir une diversité de projets et s’inspirer de leurs options de travail avec les publics concernés. Tous ayant en commun l’amorce de chantiers d’expérimentation et de fouille des chemins concrets du développement social durable.

Perspectives ESS

La contribution des acteurs de l’économie sociale et solidaire

  • You.me Délices du monde : favoriser l’intégration des personnes réfugiées grâce à la cuisine
  • Accueil Paysan d’Ille-et-Vilaine : pour une nouvelle solidarité rurale
  • Idéographik Bretagne : facilitateur d’inclusion et d’accessibilité

La collab’ avec La corlab

La contribution des radios locales associatives bretonnes

  • A.B.A Ille-et-Vilaine : un projet d’inclusion d’enfants en situation de handicap grâce à la formation d’éducateurs sportifs
  • ESTIM Numérique : un projet de mixité et de diversité dans la filière numérique